Pourquoi c’est mieux dans la forêt ?

17 Déc 2021 | Accompagnements

Faire de la relation d’aide dans la forêt ! Quelle idée ! Et oui ! Cela m’est venu lors de mes nombreuses marches dans cette magnifique forêt de Bois d’Arcy dans les Yvelines. Aristote enseignait au lycée d’Athènes en marchant avec ses élèves. Il avait remarqué les bienfaits de la marche. Les élèves réfléchissaient mieux et avaient les idées plus claires après quelques heures de balade.

Plus près de nous, le docteur Qing Li, expert en sylvothérapie, a étudié les effets de la marche en forêt au Japon. Dans son livre « Shinrin Yoku, L’art et la science du bain de forêt »,  il explique :

« Nous savons tous à quel point cela fait du bien d’être dans la nature, et ce, depuis des millénaires. Les sons de la forêt, la senteur des arbres, les rayons du soleil jouant à travers les feuilles, l’air frais et non pollué – tous ces éléments contribuent à notre bien-être. Ils diminuent notre stress et notre inquiétude, nous aident à nous détendre et à avoir les idées plus claires. Côtoyer la nature nous permet de retrouver notre bonne humeur, nous redonne de l’énergie et de la vitalité, nous revigore et nous rajeunit. »

Comparée à une séance en cabinet, la balade en forêt a l’avantage de bien oxygéner nos cellules. Le cerveau fonctionne de façon optimale. Le corps en mouvement invite à ranger sa tête. La présence des arbres apaise. Au niveau énergétique, c’est l’endroit idéal pour déposer ce dont on n’a plus besoin, et pour se ressourcer en profondeur. Cette pratique améliore le sommeil et stimule le système immunitaire. C’est aussi le lieu pour apprivoiser ses émotions, en parler librement, crier très fort si besoin, ouvrir le cœur.

De plus, les arbres ont tous une écorce différente, une histoire à raconter, comme chacun d’entre nous. Il suffit de se rapprocher doucement, de mettre les mains sur le tronc, d’avoir une véritable intention de tendresse. Il m’arrive d’avoir envie de masser l’arbre, de le soulager de ses peines et de capter son énergie particulière. J’imagine tout ce qu’il a vécu, tout ce qu’il a vu, ce qu’il a subi aussi. Un dialogue s’instaure, comme entre de vieux amis.

On raconte de vieilles histoires terrifiantes aux enfants, on leur inculque la peur de la forêt, qui date d’un autre âge. Moi je me sens parfaitement en sécurité au milieu des chênes et des châtaigniers.  Après quelques respirations profondes et des exercices d’ancrage empruntés au yoga, on se sent comme chez soi au milieu des arbres, des buissons et des mousses. Quoi de plus authentique que la forêt ? Les aménagements humains facilitent la balade et l’on peut respirer pleinement en pleine agglomération. Avec un peu de chance et si l’on circule avant les joggers et les vélos cyclistes, on peut croiser une biche ou un renard, un sanglier ou un écureuil. La nuit, les arbres découpent leurs silhouettes sur un ciel nuageux, ou se fondent dans la pénombre quand le ciel est dégagé et qu’il n’y a pas de lune. C’est à chaque fois une expérience nouvelle ! Quelle chance de profiter de ce trésor ! Quelle sérénité une fois de retour chez soi !

Isabelle Henry